La maladie naviculaire correspond à une grave détérioration de l'os naviculaire, situé dans le sabot du cheval. On la reconnaît à la posture très caractéristique que prend le cheval atteint, qui « pointe » ses membres douloureux. Elle est considérée comme incurable, bien que des traitements existent pour soulager le cheval.
La maladie naviculaire fait partie de la liste des vices rédhibitoires et peut donc annuler la vente d'un cheval. On peut la détecter lors de radios réalisées par le vétérinaire qui effectue la visite d'achat du cheval.
Qu'est ce que la maladie naviculaire ?
La maladie naviculaire, nommée aussi syndrome naviculaire ou syndrome podotrochléaire, correspond à une grave détérioration de l'os naviculaire. Elle provoque un mauvais fonctionnement de l'articulation du pied car l'os naviculaire (os sésamoïde distal) est relié à la deuxième phalange (phalange moyenne) et à la troisième phalange (phalange distale) par des ligaments courts qui permettent au cheval d'assurer sa stabilité.
L'os naviculaire est très sollicité dès que le cheval travaille de manière intensive et éprouvante et plus particulièrement en saut, en course, en jumping, en polo. La maladie naviculaire atteint plus spécifiquement les antérieurs en provoquant une boiterie intermittente et/ou chronique invalidante.
Elle touche toutes les races de chevaux. On la considère comme incurable, même si celle-ci est traitée, comme toutes les autres pathologies graves du pied, en étroite collaboration avec votre maréchal-ferrant.
Symptômes de la maladie naviculaire
La maladie naviculaire se caractérise par une intolérance à l'extension interphalangienne distale, ce qui fait que le cheval souffre quand son pied est posé en arrière de la verticale et pousse pour se propulser en avant. On dit que le cheval « pointe ». Il peut alterner la position de ces membres si plusieurs de ceux-ci sont atteints.
On peut aussi le remarquer quand le cheval est au pas sur un tracé en huit, il boite. C'est plus spécifique au trot quand son pied est à l'intérieur du cercle. On s'en aperçoit mieux sur un sol dur que sur un sol mou. Il a aussi des allures étriquées et trébuche souvent.
Traitement de la maladie naviculaire
Pour diagnostiquer un syndrome naviculaire, il faut faire appel à la radiographie et à l'échographie sachant qu'on distingue plusieurs formes de maladie naviculaire :
- osseuse ;
- tendineuse ;
- ligamentaire ;
- une forme composite qui comprend plusieurs formes à la fois.
Première étape du traitement : parages et ferrures adaptés
Pour soulager le cheval et traiter au mieux la maladie, le premier traitement consiste à faire un parage et une ferrure adaptés. Pour ce faire, le maréchal-ferrant va parer court le pied du cheval afin de faciliter le roulement de la pince. En général, le maréchal privilégie un fer léger en aluminium posé à l'envers en prévoyant une bonne couverture à l'arrière du pied de manière à soutenir les talons pour qu'ils ne s'enfoncent pas dans le sol, avec l'extrémité des branches vers l'avant biseautées pour favoriser le mouvement du pied.
Le cheval ne peut reprendre tranquillement le travail qu'une fois cette ferrure adaptée mise en place. La séance de travail devra s'effectuer sur un sol souple (surtout pas dur), en ligne droite et sur un cercle large à la main opposée à la douleur.
Deuxième étape du traitement : anti-inflammatoires, névrectomie
Si la douleur est trop intense, il est important de compléter le traitement de la ferrure par des traitements anti-inflammatoires pour soulager le cheval. Dans ce cas, il est indispensable de contacter son vétérinaire pour connaître son avis car tout dépend des lésions et de l'activité pratiquée par l'animal.
Dans les cas les plus extrêmes, en cas de crises trop intenses et de douleurs trop violentes, le vétérinaire peut proposer une névrectomie, c'est-à-dire de sectionner certains nerfs.
Attention, la névrectomie comporte des effets pervers :
- Le cheval est beaucoup plus sujet aux chutes.
- Il n'est plus réceptif à la douleur, ce qui fait qu'il est pratiquement impossible de déceler des abcès.
- Dans certains cas, il peut même se rompre le tendon perforant (fléchisseur profond du doigt) puis marcher ensuite sur ses talons.
Pour traiter au mieux la maladie naviculaire, il est essentiel de bien dialoguer avec le vétérinaire et le maréchal-ferrant pour qu'ils puissent trouver ensemble la meilleure solution et le traitement le mieux adaptés à votre cheval et à son activité.
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